Enchanté, Antoine, je brise les rêves et les coeurs mais j’ai un bon fond promis. Je veux juste qu’on m’aime comme le docteur qui t’annonce que t’es séronégatif, un ami ou un superhero. J’ai la belle vie, je fais des bons morceaux, je fais des bons concerts, j’écoute mes maquettes à fond et j’entends plus les bons conseils. Je veux un monde avec que des miroirs, une radio qui passe que ma musique, vous avez besoin d’un sauveur mais moi je veux que m’amuser. J’habite chez ma mère, j’ai pas cinq piaules, je me suis déjà tout cassé 5 fois. Quand j’étais petit le skate y avait qu’aux States que c’était cool, nous on vivait dans un pays inculte, s’habiller bien c’était ultra cher, j’avais un vrai style Trasher mais j’ai jamais eu de quoi m’en payer un pull. Seul avec elle j’ai tellement de chance, dormir à ses côtés m’enchante, allongé les deux yeux fermés je les ouvrirai si jamais elle m’enjambe. On se ressemble, triste en couple, heureux sans, on se parle pas, on se ressent. J’ai déjà menti, oui mais le jour où je lui ai dit que j’étais honnête, j’étais honnête. Je parle trop souvent de ma musique, ça a peut-être un peu empiété, je viens de lui dire qu’elle était pas unique, ce soir elle dort avec sa fierté. Elle est belle mais si je regarde ses yeux c’est peut-être juste pour y voir mon reflet, un jour elle m’a dit qu’elle souffrait et que c’était terrible dans sa tête mais ce jour là je l’ai pas écoutée j’avais des rimes dans la tête. Les yeux qui brillent la conscience qui s’éteint, cerveau troué comme ma paire de Vans. Seul au milieu du passage piéton, la faucheuse me fait des appels de phares. Se faire des films c’est autorisé alors parfois, je m’invente une vie, j’ai peut-être peur de ne pas être si spécial… Avoir la conscience du plaisir c’est bien, avoir l’inconscience de souffrir c’est mieux, je suis jamais surpris, c’est comme si j’avais déjà tout vu avant même d’ouvrir les yeux.
